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Commune d'Epalinges
Epalinges ( 2016)

Client
Commune d'Epalinges
Lieu
Epalinges
Projet
Concours d'architecture EMS La Cigale
Année
2016
Surface
3'800 m2
Volume
12'900 m3

La parcelle, au vue de sa forte pente ne permet pas de développer des espaces extérieurs réellement praticables pour les personnes âgées. Aussi le bâtiment occupe-t-il la totalité de l’aire constructible tout en développant un langage de relation à l’environnement traduit par trois niveaux d’interventions.


Relation à l’extérieur

Le bâtiment est entièrement serti par la végétation, hormis les vélos, aucune place de stationnement ni d’entrée de service ne viennent déprécier la vision vers l’extérieur et ce, pour tous les résidents et membres du personnel. L’EMS est dans un écrin de verdure qui nous permet de conserver le 2/3 des arbres existants.
Des plateaux paysagés, propres à la déambulation en toute sécurité et développant un langage de strates s’intégrant naturellement à la déclivité du terrain, permettent d’offrir de vastes espaces extérieurs praticables. Ils sont orientés vers le jardin d’enfants et le dégagement du paysage. Ils ancrent le bâtiment avec son contexte humain et topographique.
Des circulations-promenades, aux contours organiques et toujours en contact avec l’extérieur, requalifient la notion de déplacement dans le bâtiment. Les circulations ne sont plus seulement fonctionnelles, elles sont de véritables espaces de vie animés pour les habitants.

Le patio central

Au cœur du dispositif, le patio central conclu ce rapport avec l’extérieur par une orientation vers un espace intériorisé. Le regard se porte sur ce morceau de ciel et de terre, sur la végétation verticale qui s’y développe, mais avant tout, sur la vie elle-même de l’EMS. La vie et le mouvement comme spectacle, comme connexion sociale.
Les trois faces du patio sont thématisées (face Escalier/ face Végétation verticale / face Salon) de façon à faciliter l’orientation et de donner des repères aux usagers.
Par ailleurs, le patio, s’il ouvre la vue sur la vie, ouvre également la vue pour le contrôle, notamment celui du personnel soignant qui peut d’un seul coup d’œil vérifié la présence ou l’état des habitants. Fort de sa compacité et de sa forme, le projet offre l’opportunité de regrouper les unités de soins sur 3 niveaux, facilitant le travail du personnel, tout en gardant un esprit de cohabitation d’un petit nombre de chambres. L’esprit de voisinage est ici retrouvé.

La chambre

Un véritable seuil, logé dans l’épaisseur du mur-armoire, permet la transition entre l’espace dilaté du couloir et la chambre, lieu où l’intimité de la personne est préservée et peut s’exprimer.
Ajourée par le biais d’un carreau, la porte de chaque habitant peut ainsi être personnalisée et permet d’animer le dégagement de jour comme de nuit.
A l’entrée de la chambre, c’est une bibliothèque qui accueille l’habitant lui permettant d’identifier au travers de ces objets personnels exposés, qu’il est chez lui.
Une Jardinière conclut ce travail sur la thématique de l’appropriation, en offrant à chaque habitant l’opportunité de participer à l’image de la résidence sur l’extérieur. Ainsi la façade devient le spectacle des goûts et volontés personnelles de chaque individu et s’affiche comme un bâtiment rempli de personnalités vivantes et hétéroclites.


Logique verticale

Véritable colonne vertébrale du projet, les liaisons verticales agissent comme des pivots fonctionnels qui articulent les éléments du programme au gré des plateaux. Les liaisons fonctionnelles sont ainsi assouplies et l’usage des espaces de l’ensemble de l’habitation n’est pas tributaire d’une ségrégation par étage.

Cette imbrication verticale enrichie la pratique des espaces, en leur conférant diverses qualités selon l’étage et évite la monotonie d’une répétition sérielle horizontale et imperméable.
Physique et visuelle, cette verticalité permet de relier les espaces de vie communautaires, que ce soit les séjours côté patio ou les divers espaces pour le partage des repas, les salles communes et les espace extérieurs côté jardin.
En tête de proue du bâtiment, la perception de cette grappe d’espaces de vie, ayant des qualités différentes à chaque niveau, contribue à désinstitutionnaliser le bâtiment auprès du voisinage, des visiteurs et des résidents mêmes.

Rythme et mouvement

Une architecture sans obstacle, incitant les résidents à préserver leur autonomie et à s’approprier leur nouveau chez-soi. Un rez-de-chaussée animé par les allées et venues des visiteurs, du bar café, des services de coiffure et de soins, du maître pâtissier à l’œuvre à la vue des passants et la présence rassurante du personnel administratif. Les étages ne sont pas en reste : restaurant et salles communes s’ouvrant sur la terrasse, les cafétérias sur le jardin thérapeutique, les séjours, prolongement des chambres au cœur de l’habitation, les opportunités sont là et la vie aussi !
Favoriser le mouvement, animer les circulations par des contractions et des dilations de l’espace et occuper ces dernières, changer d’air, offrir des opportunités de rencontre, des environnements stimulants, sans toutefois perturber la quiétude et le repos de ceux qui le désire, tels sont les critères qui ont nourris la réflexion du projet.